Albi. L’hélico des gendarmes repère les cambrioleurs

La voiture des gendarmes dans l'épingle-à-cheveux de la côte de la Drêche,  où les  jeunes fuyards ont raté le virage. /Photo DDM, Emilie Cayre.

La voiture des gendarmes dans l’épingle-à-cheveux de la côte de la Drêche, où les jeunes fuyards ont raté le virage. /Photo DDM, Emilie Cayre.

L’aîné n’a que quinze ans et neuf mois. Leur jeune âge n’a pas empêché trois ados de 14 et 15 ans de faire vendredi une virée délinquante en voiture à Albi, achevée par un rodéo avec les gendarmes, avant d’être arrêtés avec le concours de l’hélicoptère du service aérien de la gendarmerie de Toulouse. Venus «voir un ami à Albi», les trois garçons, deux de Carcassonne et un de Marseille, se trouvant «en manque d’argent», ont cambriolé une maison à la sortie de Cagnac-les-Mines, n’hésitant pas à sévir vers 15 heures, en plein jour. «Ils l’avaient repérée grâce à la véranda donnant côté route. Ils sont repartis avec des espèces et de l’argent, mais un riverain les voyant escalader a appelé le 17», relate le capitaine Yannick Ultréras, adjoint du commandant de la compagnie de gendarmerie d’Albi, saluant «ce bon réflexe trop rare». Coïncidence, les gendarmes de Cagnac partaient justement en patrouille. Ils croisent la voiture des jeunes cambrioleurs, dont le conducteur voyant celle des gendarmes fait une embardée. «L’ado a pris peur. À 15 ans, on ne conduit pas encore très bien», constate le capitaine. Tandis que les gendarmes font demi-tour pour les poursuivre, le trio fonce en direction d’Albi. Mal leur en prend. Gendarmes aux trousses, l’apprenti conducteur – les traces de pneus sur la chaussée en attestent – arrive trop vite sur le fameux virage en épingle à cheveux, en bas de la côte de la Drêche. La voiture folle heurte une première fois trois rochers sur le bas-côté, qui lui évitent de sortir du virage. Renvoyée sur la chaussée, l’Opel arrache un panneau, puis percute une voiture arrivant en face, conduite par une dame, heureusement sans gravité. Portière et longeron enfoncés, les seuls dégâts sont sur l’Opel des jeunes, qui venait d’être achetée dans l’Hérault, et donc les papiers étaient encore au nom du garage. Laissant l’épave-là, les trois ados sautent par dessus la glissière de sécurité et disparaissent en contrebas, dans un secteur d’Albi-Nord qui, entre haies, maisons en construction et casse automobile ne manque pas de cachettes.

«Unis dans le même but et dans une très bonne entente», relevée par le capitaine Ultréras, les policiers du commissariat d’Albi se joignent aux recherches, menées conjointement pas la brigade de Cagnac, la communauté de brigades de Réalmont et la brigade de Réalmont.

C’est finalement l’hélicoptère qui retrouve les fuyards vendredi vers 17 h 15 : «Les gendarmes de l’air ont vu des bottes qui dépassaient de sous une cabane dans un jardin. On voit très bien de là-haut», dit le capitaine.

Une partie des espèces, 500 € et des bijoux sont récupérés et restitués, mais pas tout. Une voisine a trouvé des bijoux dans une chaussette. À bord de la voiture, il y avait le tournevis qui a servi au cambriolage.

Placés en garde-à-vue à la gendarmerie d’Albi, les trois cambrioleurs pris en flagrant délit sont de nationalité macédonnienne. Ils devaient être remis à leurs familles samedi. Ils comparaîtront devant les juges des enfants de Marseille et de Carcassonne, où ils ont déjà eu maille à partir pour faits de vols.


Un précédent en 1997

Dans ce nouvel épisode de l’éternelle histoire des gendarmes qui courent après les voleurs, les ados cambrioleurs se sont fait prendre par le virage de la Drêche. Ce n’est pas la seule course-poursuite qui s’achève dans cette épingle à cheveux bien connue des automobilistes, entre Cagnac-les-Mines et Albi et qui ne peut être prise qu’à vitesse limitée. En juillet 1997, des etarras avec à leurs trousses des policiers avaient fait une embardée au même endroit. Les fuyards étaient là aussi talonnés par les policiers, qui, à la différence des militants basques, connaissaient bien l’endroit et les attendaient au tournant.

Alain-Marc Delbouys

Source : La Dépêche

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